Au-delà des apparences : quand le handicap croise l’identité de genre.
Baril, A., Sansfaçon, A. P. et Gelly, M. A. (2020).
Résumé
Cet article est issu d’une recherche-action participative et communautaire menée dans la province de Québec auprès de 54 jeunes trans (15-25 ans). Il décrit la difficile réalité à laquelle font face les jeunes étant à la fois trans et handicapé-es et vivant à l’intersection du cisgenrisme (ou transphobie) et du capacitisme. Le projet de recherche, qui a fait appel à la méthodologie de la théorisation ancrée, s’est déroulé en deux vagues de collecte de données entre 2016 et 2019. Au total, 39 jeunes sur les 54 rencontré-es en entrevues (72.2%) se sont auto-identifié-es comme handicapé-es. Cet article se focalise donc sur l’expérience de ces jeunes. Nous débutons l’article par une recension des écrits sur la thématique «transitude et handicap». Ensuite, nous présentons le concept sensibilisateur dans notre recherche, soit l’intersectionnalité, de même que le cadre méthodologique ayant guidé le projet, à savoir la théorisation ancrée. Puis, nous présentons et discutons les résultats de recherche. Après avoir montré que, pour les jeunes trans, le handicap a des implications à tous les niveaux dans leur vie et ne peut être séparé de leur identité trans, nous explorons les intersections entre transitude et handicap dans la vie de ces jeunes à travers deux grands axes. D’une part, nous montrons comment les handicaps et le capacitisme deviennent parfois des obstacles à la réalisation de l’identité de genre et, d’autre part, comment l’identité de genre et le cisgenrisme peuvent parfois devenir handicapants.
Autisme, identité de genre et orientation sexuelle
Laflamme, M., Chamberland, L. (2019).
Résumé
Cette fiche synthèse présente les résultats d’une revue de littérature réalisée au cours de l’été et de l’automne 2018, portant sur les liens existant entre autisme et diversité sexuelle ou de genre ainsi que sur les réalités des personnes s’identifiant à la fois comme autistes et comme lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans ou queer (LGBTQ+).
« Ça reste encore mystérieux pour moi » : récits et expériences du genre chez les personnes autistes.
Labrecque-Lebeau, L., Dauphinais, C. et Ouellet, G. (2023).
Résumé
Cet article porte sur les expériences du rapport au genre dans les récits de personnes autistes et leur entourage. La catégorie sociale de genre ferait moins de sens pour les personnes autistes en raison d’un rapport différent aux normes sociales apprises. Nous avons analysé des entretiens menés avec des personnes autistes, leurs proches, des intervenant·es ainsi que des blogues. Dans les récits, les personnes autistes se décrivent comme imperméables au social, et donc au genre. Les signes d’atypie de genre pendant l’enfance sont souvent posés par les personnes concernées comme des précurseurs du diagnostic à venir : leur rapport au genre et à la société est décrit comme une intersection d’expériences dissonantes. L’autisme au féminin est décrit comme un phénotype, une sorte d’autisme en soi. Ainsi, ces expériences témoignent d’une impossibilité à démêler (ou du moins distinguer complètement) les imbrications du vécu de l’autisme et de celui du genre.
Défis et besoins des personnes LGBTQ+ ayant une déficience intellectuelle : une recension narrative des écrits au prisme de la théorie de la reconnaissance. Université Laval.
Otis, A.-S., Lavoie, K., Milot, É. et Caouette, M. (2022).
Résumé
Cette recension narrative a pour objectif de répondre aux questions suivantes: 1) Quelles sont les principales données permettant de décrire la réalité des personnes LGBTQ+ ayant une DI, celle de leurs proches et celle des intervenant·e·s qui les accompagnent? 2) Quelles sont les pratiques qui ont été développées pour répondre aux besoins des personnes concernées?
Effet du genre sur la pratique orthophonique
Thibault, M.-M. (2021).
Résumé
Le concept de genre est omniprésent au sein de chaque société. Ce concept peut influencer tous les individus, sans que ceux-ci s’en aperçoivent. Ce sont les biais implicites. Ils ne sont pas sans conséquence, notamment pour les minorités auxquelles les femmes appartiennent. Dans de nombreuses sociétés le genre masculin et les attributs qui y sont attachés sont valorisés par rapport au genre féminin. Dans notre étude, nous avons cherché à savoir si la pratique orthophonique pouvait varier en fonction du genre du patient pour un même trouble. Nous avons vérifié si les moyens de remédiation différaient pour un garçon par comparaison aux moyens de remédiation proposés à une fille. Nos résultats ont montré une homogénéité des prises en charge. Aucune distinction de genre n’a été mise en évidence. Les orthophonistes semblent prendre en soin leurs patients de façon analogue, indépendamment de leur genre. Les matériels neutres semblaient même privilégiés comparativement aux matériels considérés comme genrés. Ces résultats pourraient être complétés par une étude davantage empirique, avec des conditions plus proches de la réalité.
Hétéro, l’école ? : Plaidoyer pour une éducation antioppressive à la sexualité.
Richard, G. (2019).
Résumé
L’école enseigne-t-elle l’hétérosexualité? Y apprend-on les bonnes et les mauvaises manières d’être une fille ou un garçon? Dans la cour de récréation comme en classe, les jeunes ont tôt fait de comprendre quels corps, quels comportements et quelles attirances sont admissibles. Et c’est peut-être dans les cours d’éducation à la sexualité que ces messages sont transmis le plus directement. Ce livre passe au crible une culture scolaire qui contribue à reconduire des normes de genre et de sexualité, souvent à son insu. Il montre comment les programmes, les manuels et les pratiques enseignantes peuvent maintenir les élèves dans l’ignorance quant à leur identité et leurs désirs, voire alimenter la violence. Dressant un portrait sans complaisance de l’éducation à la sexualité en France et au Québec, il propose des pistes d’intervention afin de rendre les contenus scolaires véritablement inclusifs, positifs et antioppressifs.
Homosexualité et surdité
Vaillancourt, A. (2019).
Résumé
Le contenu de cette fiche synthèse résume les principales préoccupations de trois personnes sourdes ou malentendantes de la diversité sexuelle invitées à participer à un atelier réflexif organisé par Yoann Jeanselme, étudiant en sciences de l’éducation à l’Université Paris-Descartes et stagiaire à la Chaire de recherche sur l’homophobie de l’UQAM pour le projet de recherche SAVIE-LGBTQ, en mai 2018. Cet atelier visait à documenter les savoirs expérientiels relatifs au vécu des personnes de la diversité sexuelle et de genre sourdes ou malentendantes. Les principaux thèmes à l’étude dans le cadre du projet SAVIE-LGBTQ (la vie familiale, professionnelle et sociale) ont été abordés par les participant.e.s dans une perspective intersectionnelle. Les propos recueillis ont été utilisés à des fins d’élaboration de matériel de recherche, en plus des recensions d’écrits.
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