Préciser d’emblée ses pronoms… même lorsqu’ils sont « habituels »?
📊 Au Canada, à notre sondage, environ une personne sur quatre rapportait souvent ou presque toujours préciser d’emblée ses pronoms et ses accords d’usage, par exemple dans sa signature de courriel.
Les personnes trans et non-binaires craignant les impacts d’une divulgation, ainsi que les personnes en questionnement étaient invitées à sélectionner « ne s’applique pas » ou « préfère ne pas répondre ». Plusieurs l’ont fait tout en nous faisant cadeau de témoignages, tels que : « Étant une personne trans non-binaire dans un milieu où personne ne les inclut dans sa signature, je n’ose pas le faire par peur de faire un coming out chaque fois. »
À l’inverse, deux principales justifications étaient mobilisées par des personnes cisgenres quant au fait de ne pas préciser d’emblée leurs pronoms et leurs accords d’usage : « je n’en vois pas la pertinence puisque j’utilise des pronoms “habituels” » et « chacun son choix, ceux qui veulent les préciser le peuvent ».
🗣 Comment les orthophonistes et les stagiaires en orthophonie précisent-iels leurs pronoms et leurs accords d’usage? Les personnes répondantes nous ont principalement nommé des lieux où elles font ce partage au-delà de leur signature de courriel, comme sur les plateformes de visioconférence et sur les réseaux sociaux.
💭 Pourquoi est-il pertinent de partager ses pronoms et ses accords d’usage lorsqu’ils sont « habituels »? Précisément parce que les conséquences potentielles liées à ce « choix » ne sont pas les mêmes pour toustes.
Ainsi, la normalisation du partage des pronoms et des accords usuels (par des personnes cisgenres entre autres) diminuerait le fardeau ressenti par les personnes trans et non-binaires en lien avec le partage des leurs. En effet, quand peu de personnes précisent leurs pronoms et leurs accords usuels dans un milieu, les personnes trans et non-binaires font face à un choix difficile, opposant authenticité et sécurité. Devraient-iels partager leurs pronoms et leurs accords pour être désigné·e·s par les autres d’une façon qui reflète qui iels sont? Ou devraient-iels se préserver des « coming out » qu’un tel partage impliquerait dans ce contexte? Malheureusement, des orthophonistes et des étudiant·e·s queers, trans et non-binaires expriment, dans notre sondage, être confronté·e·s à ce choix difficile.
Par ailleurs, le partage de ses pronoms et de ses accords est une façon par excellence de donner l’opportunité aux patient·e·s de partager les leurs s’iels le souhaitent. Ce petit geste communique aux patient·e·s que ce type de partage sera accueilli avec respect et sensibilité par leur orthophoniste.
Et vous, qu’est-ce qui vous retient de préciser vos pronoms et vos accords d’usage? Qu’est-ce qui vous a aidé·e à passer à l’action?